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lundi 5 janvier 2015

Inde : une touriste japonaise séquestrée et violée pendant un mois

Arrivée le 20 novembre à Calcutta, la jeune femme de 22 ans a été retenue pendant près d'un mois dans un sous-sol.
Un tragédie qui allonge la liste des touristes agressées dans un pays où une femme est violée toutes les 22 minutes.


 Son calvaire est terminé. Mais à peine libre, la jeune touriste japonaise de 22 ans va devoir se replonger dans ses longues semaines d'horreur. Parmi les suspects arrêtés par la police, elle devra tenter de reconnaître ceux qui l'ont enfermée dans un sous-sol et violée à répétitions pendant près d'un mois, avant qu'elle ne parvienne à s'échapper.

Tout commence le 20 novembre. La jeune femme arrive à Calcutta et fait connaissance avec trois hommes, dont l'un parle japonais, d'après les explications du commissaire Pallab Kanti Gosh. Bientôt, ils la persuadent de retirer l'équivalent de 1000 euros en argent liquide avant de l'accompagner jusqu'au sanctuaire religieux bouddhiste réputé de Bodh Gaya, dans l'Etat voisin de Bihar. C'est à ce moment qu'elle aurait été livrée à deux guides touristiques et frères, qui finissent par la séquestrer dans le sous-sol d'une maison isolée où la jeune touriste sera violée à de multiples reprises. Après plusieurs semaines, elle réussit à s'échapper et à gagner la ville sainte hindoue de Varanasi, où elle rencontre des touristes japonais qui l'aident à contacter le consulat du Japon à Calcutta. « Lorsque nous avons eu connaissance de l'incident (...), nous l'avons aidée à déposer plainte auprès de la police », a dit à l'AFP le consul général du Japon à Calcutta, Kasumi Endo. La date précise de la fin de son calvaire n'est pas connue mais la police a déclaré que la victime avait déposé plainte fin décembre.

Cinq suspects ont été arrêtés depuis. Les deux violeurs présumés ont comparu samedi devant un tribunal de Calcutta, qui les a placés en détention provisoire jusqu'à la reprise de l'audience le 9 janvier. D'ici là, la victime devrait participer à une séance d'identification. Les trois autres hommes sont accusés d'extorsion de fonds et de complot en vue de la commission d'un enlèvement et de viols.
Une insécurité qui pèse sur les 6,9 millions de touristes annuels

Cette affaire n'est malheureusement que la dernière en date d'une longue liste d'agressions subies par les femmes en Inde, notamment par les touristes étrangères. En janvier 2014, une touriste danoise de 51 ans avait été dévalisée et violée par plusieurs agresseurs sous la menace d'un couteau à Delhi. En 2013, une cycliste suisse en vacances dans l'Etat du Madhya Pradesh (centre), avait été violée par cinq hommes, tous condamnés ensuite à la prison à vie. « Nous ne recevons que 6,9 millions de touristes chaque année et cela nous préoccupe. Nous devons assurer la sécurité des voyageurs », avait déclaré le ministre du Tourisme Mahesh Sharmat sur CNN-IBN.

Mais si les agressions d'Occidentales font la une des médias indiens, les viols subis par des Asiatiques reçoivent nettement moins d'attention comme en témoigne le fait que cette dernière affaire n'a fait l'objet que de maigres entrefilets dans les journaux. Elle a été largement passée sous silence par les grands médias.

Les efforts de l'Inde pour enrayer la violence contre les femmes font l'objet d'une étroite surveillance internationale depuis qu'une jeune fille est morte des suites d'un viol collectif à New Delhi en novembre 2012, déclenchant l'indignation du monde entier. Depuis, la loi sur les agressions sexuelles a été durcie et des initiatives pour sensibiliser les hommes au respect de la femme ont été lancées pour faire évoluer une société profondément patriarcale. « Il faudrait pour cela engager un travail de fond sur les représentations sociales des rapports entre hommes et femmes, et promouvoir les droits des femmes, notamment auprès des policiers, des conducteurs de bus et dans les transports collectifs », nous expliquait Stéphanie Tawa Lama-Rewal, spécialiste de l'Inde, après une nouvelle série de cinq viols médiatisés en 36 heures.

Vendredi, la police a annoncé que le nombre de viols à New Delhi, surnommée la « capitale du viol » depuis l'affaire de 2012, avait augmenté de 30% en 2014. Selon elle, cette progression s'explique par la libération de la parole des victimes, qui hésitent moins à dénoncer les attaques qu'elles subissent, en dépit de la stigmatisation qu'elles endurent par la suite.

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