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vendredi 26 août 2011

Au Revoir Steve !


C'est un coup de tonnerre dans le monde des affaires. Steve Job démissionne d'Apple. On le savait malade mais ce retrait fait quand même l'effet d'une bombe. L'action Apple a immédiatement chuté après cette annonce. Portrait.
Barack Obama voit en lui l'incarnation du rêve américain. Pour Bill Gates, c'est la personne la plus stimulante de la profession. Mais qui est-vraiment le fondateur de la marque à la pomme ?

Steve Jobs a créé Apple en 1976 avec Steve Wozniak dans son garage dans la Silicon Valley.

L'Apple II dévoilé fin des années 70 début des années 80 marque un tournant dans l'histoire de l'informatique personnelle et fera la fortune de l'entreprise. Mais en 1985, des dissensions avec celui qu'il a débauché de la direction de Pepsi, John Sculley, conduit à son éviction. Il affirme avoir été viré du conseil d'administration et vend toutes ses actions à une près.


Il cofonde les studios Pixar en 1986 avant de revenir chez Apple en 1997. Il en redevient le directeur général en 2000.

Mr. Apple

L'homme aux éternels jeans-basket et pull noir col cheminée et au look d'étudiant a ses inconditionnels. Des fans qui superposent son image à celle de son entreprise Apple. Il faut dire qu'il en est une incarnation parfaite. L'iPod, l'iPhone et enfin l'iPad, c'est lui. Des produits innovants, au design unique, avec lesquels il vole de succès en succès.

Tout le monde le voit comme l'homme qui a sauvé voire fait le succès de l'entreprise. Depuis 2001, l'iPod (250 millions d'exemplaires) garantit à Apple de jouer un rôle incontournable dans le secteur de la musique et en particulier le marché de la musique en ligne avec la création d'iTunes. L'iPhone réédite ce succès depuis 2007, cette fois sur le terrain de la téléphonie mobile. Corollaire ici du jackpot d'iTunes, ce sera l'ouverture de l'App Store, le magasin d'applications à télécharger.

Autant de succès que Steve Jobs ne doit sans pas qu'à son talent d'ingénieur informatique visionnaire mais aussi à son sens des affaires, à son charisme et son sens de la communication. Ses légtendairs "keynotes", ses présentations de nouveaux produits tiennent de la messe et du concert rock. Ils sont retransmis dans le monde entier sur le net et en télé, le public de fanatique l'interrompt régulièrement par ses applaudissements. Les keynotes de Steve Jobs sont devenues mythiques au point de générer des parodies sur YouTube.

Mais l'homme est rattrapé par la maladie : cancer du pancréas en 2004, le foie récemment.

Lors de la présentation en mars dernier l'iPad 2, Steve Jobs ne faisait pas mystère de la greffe du foie qu'il venait de subir : "Comme certains d'entre vous le savent, j'ai eu une greffe du foie il y a quelques mois. J'ai donc maintenant le foie d'un homme de 20 ans mort dans un accident de voiture et qui a eu la grande générosité de me léguer son foie. Je ne serais pas ici sans sa générosité".

Il n'a pas le choix, à 56 ans doit céder la direction de son entreprise à son adjoint. Un patron qui éternue et c'est tout un groupe qui s'enrhume, c'est vrai aussi pour Apple dont le titre a perdu mercredi 7% en bourse.

Quel sera l'avenir d'Apple sans son fer de lance et visionnaire patron?

Apple continuera-t-il à donner le ton en matière d'innovation dans les produits high tech comme dans le marketing malgré la démission de son patron charismatique Steve Jobs? Les experts, qui saluent en lui un créateur hors pair et un organisateur de talent, sont partagés.

Même si les graves problèmes de santé de Steve Jobs étaient connus, les marchés sont inquiets : la deuxième capitalisation boursière au monde, pourtant en excellente santé financière, perdait 2% à l'ouverture de la Bourse de New York jeudi, après avoir cédé 5% dans les échanges électroniques après Bourse la veille.

Apple réussira-t-il à inventer, sans Steve Jobs, des produits aussi révolutionnaires que l'iPod, l'iPhone ou l'iPad?

"Les gens qui aiment le high tech et l'informatique se disent: +mais qui va maintenant nous protéger de la médiocrité et des produits à bon marché ?+", résume Jean-Louis Gassée, ancien haut cadre de la firme à la pomme qui a côtoyé Steve Jobs dans les années 1980, sur France Inter.

Mais le cabinet Gartner est bien plus optimiste. "Je pense qu'Apple va bien s'en sortir", estime l'analyste Van Baker. "Certes cela marque la fin d'une ère, mais il ne faut pas oublier qu'Apple, c'est bien plus qu'une seule personne, fût-elle Steve Jobs", abonde son collègue Michael Gartenberg.

C'est aussi l'avis de Frédéric Filloux, auteur de la Monday Note, une lettre spécialisée sur le secteur des nouvelles technologies et des médias. "Je ne pense pas que ce soit une catastrophe, il a très largement eu le temps d'anticiper sa succession et de mettre en place à la fois une culture d'entreprise et une organisation interne, avec des hommes à lui qui vont la perpétuer", estime-t-il, en rappelant que les premiers problèmes de santé de Steve Jobs remontent à 2004. "C'est vrai que Steve Jobs était le grand visionnaire, mais il a su l'inculquer à ses gens", selon lui.

Et surtout, le cofondateur d'Apple "a vraiment le souci du futur de l'entreprise", ce qui l'a amené à instituer "une sorte d'organisation militaire tendant presque vers la dictature où de haut en bas on applique les règles du secret tout en se focalisant sur un produit", explique-t-il. "Chez Apple, on se concentre sur des lignes de produits qui sont les plus simples possibles, d'où leur efficacité", relève M. Filloux, ce qui leur a par exemple permis d'avoir "une part du marché phénoménale avec un seul modèle de téléphone, l'iPhone". "Depuis son retour aux manettes en 1997, Jobs a eu à coeur de forger cette culture qui de mon point de vue est inaltérable, ça ne va pas s'étioler en deux ans", ajoute Frédéric Filloux.

Pour assurer la relève, il y a d'une part "l'héritier" Tim Cook, qui "est certes moins charismatique que Steve Jobs, mais incroyablement fort" et une équipe responsable du design de haut vol, sous la houlette de Jonathan Ive. A cela s'ajoute que "la boîte est en de bonnes mains" : "Les managers, qui sont là depuis un moment, ont la cinquantaine, et sont dédiés à leur tâche. Il y a un très faible turnover", selon l'expert.


Reste qu'en termes d'image, le départ de Steve Jobs laisse Apple orphelin, juge pour sa part Olivier Bomsel, qui occupe la chaire ParisTech d'économie des médias et des marques.

"Dans le registre de la high tech, Apple est l'équivalent d'une grande maison de couture", souligne-t-il. "Il est assez clair que M. Jobs va mourir. Or Steve Jobs est Apple, une sorte de rock star ou un créateur de mode. On est donc dans la même configuration que Dior après la mort de Christian Dior ou que Chanel après la mort de Coco Chanel", selon Olivier Bomsel.

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